L’histoire suit pendant sept nuits les pérégrinations de Marcello Rubini, chroniqueur mondain quelque peu débauché, qui ne cesse de fumer des cigarettes et cherche désespérément cette douceur de vivre promise dans le titre. En réalité, ce n’est pas l’histoire qui a marqué, mais plutôt le ton et la vision du film. Il a fait naître cette légende de l’italianisme : l’art de faire le paon pour séduire, l’assurance, la nonchalance absolue, même par 30 degrés à l’extérieur. Dans notre collection, comme dans les rues de Sardaigne récemment rouvertes, on trouve un mélange de tout cela.
On ressent encore de plus près cette ambiance en flânant dans le bastion Saint Rémy et sur sa place néo-classique. L’endroit est tellement parfait, de la baie parsemée de bateaux aux marais salants, en passant par le ciel couleur saphir, qu’on ne pourrait pas vous en vouloir de penser qu’il s’agit d’un décor de Fellini. On s’attend à voir Marcello surgir à tout moment pour prendre un Fernet-Branca et fumer une demi-douzaine de cigarettes. D’ailleurs, quand nous y sommes allés, nous avons croisé beaucoup d’hommes qui auraient pu être Marcello, dans leur façon de coller au célèbre dicton de son père : « L’ennui nous fait vieillir ». C’est cela qui rend les étés italiens encore plus beaux et plus éclatants. Le sens de l’aventure tempéré par l’assurance. Le sentiment que tout est possible, que la fortune sourit aux audacieux et que deux bouteilles accompagneront parfaitement le déjeuner.